Henri VIII

Henri VIII vers 1531
Henri VIII vers 1531

Roi d'Angleterre de 1509 à 1547, Henri VIII est surtout connu pour ses rapports compliqués avec ses femmes, puisqu’il en a fait exécuter deux, et que l’annulation de son premier mariage est à l’origine du schisme avec Rome ! Néanmoins, Henri VIII fut aussi le roi d’une Angleterre ayant eu la volonté de se poser en arbitre dans la lutte entre Charles Quint et François Ier dans le contexte, décisif pour l’Europe, de la Réforme. Enfin, la crise avec Rome allait amener à la création de l’anglicanisme, entériné sous le règne de la fille d’Henri VIII, Elisabeth Ière.

 

La fin du XVème siècle a vu éclater les guerres d’Italie et les ambitions de la France. Pressé d’entrer dans le jeu international, y voyant l’occasion d’acquérir du prestige, Henri VIII rejoint la Ligue que le pape Jules II a montée contre Louis XII en 1511. Il doit cependant attendre 1513 pour débarquer en France, où il prend Thérouanne. C’est l’occasion de commencer une propagande à sa gloire, présentant sa victoire comme un nouvel Azincourt. Toutefois, il doit rentrer en urgence en Angleterre sous la menace écossaise, et ne peut vraiment profiter de sa victoire de prestige. Il y gagne tout de même une grande aura dans son royaume, célébré comme un nouvel Henri V.

Le roi d’Angleterre passe une grande partie de son règne à jouer le balancier entre les deux puissances continentales, la France et l’Empire.

 

 

Henri VIII ne veut pas seulement faire de l’Angleterre une grande puissance, il se pose aussi comme un prince en concurrence avec les autres princes, en particulier avec le roi de France François Ier, au profil proche. Les deux souverains se rencontrent au Camp du Drap d’Or en juin 1520, où ils rivalisent de luxe ostentatoire. Toutefois, Henri choisit son camp, suite à la défaite de François Ier à Pavie (1525), et se rapproche de l’empereur par le traité de Westminster, en 1527.

Le roi, à partir de la disgrâce de Thomas Wolsey, a des rapports de plus en plus compliqués avec ses conseillers. Ainsi, Thomas More, puis son rival Thomas Cromwell, sont exécutés en 1535 et 1540 pour des motifs parfois obscurs. Jusqu’à la fin de son règne, Henri VIII continue les purges et gouverne de plus en plus seul, alors que sa popularité est un lointain souvenir, à mesure que le royaume plie sous les taxes pour financer les guerres. Sa déchéance est également physique suite à une blessure reçue en tournoi : obèse, impuissant, il devient un cauchemar pour son entourage.

 

 

C’est donc un soulagement quand Henri VIII meurt le 28 janvier 1547. Il laisse un royaume exsangue et divisé. Lui succèdent brièvement son fils Edouard (1547-1553) et Marie Tudor, dite «Bloody Mary» pour son retour sanglant au catholicisme. Enfin, Elisabeth Ière (1558-1603), fille d’Anne Boleyn, si elle devient l’une des plus grandes reines d’Angleterre et fait de son pays une grande puissance, ne parvient pas à perpétuer la dynastie des Tudors, qui s’éteint avec elle. Entre temps, son père est entré dans la légende.